Ameriketan eüskaldünak, José Mendiague pastorala le 29 juillet et le 5 août à Roquiague
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17 ans après avoir monté et joué Agirre presidenta de Jean-Louis Davant, le village de Roquiague nous offrira Ameriketan eüskaldünak, Jose Mendiague pastorala, les dimanches 29 juillet et 5 août prochains.
Mais qui était donc ce personnage à qui le chanteur souletin natif de Roquiague, Jean Bordachar, à voulu consacrer le sujet d'une tragédie souletine (le nom plus ancien de la pastorale) ?
Né en 1845, il passa son enfance et sa jeunesse à Hasparren (Labourd), avant que sa famille, comme tant d'autres basques, n'émigre en Amérique du Sud. Même s'il ne devait jamais plus revenir en Pays Basque, Jose Mendiague allait être au cours de sa longue vie – il mourrut en 1937 – un très fervent défenseur et promoteur de la culture basque dans les pays d'Amerique latine. Poête, improvisateur, auteur de chansons, sa contribution au répertoire écrit en langue basque est considérable... bien que par trop méconnue en Pays Basque même.
Une journée où Mauléon-Licharre a honoré la langue basque
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Le 25 juin dernier fut une journée où la langue basque fut particulièrement à l’honneur à Mauléon-Licharre (Maule-Lextarre), capitale de la province de la Soule (Xiberoa).
Le matin, l’Académie Basque – Euskaltzaindia – accueillit, lors d’une cérémonie officielle d’intronisation en tant qu’académicien de plein exercice, un fils de Maule-Lextarre, le linguiste Battittu COYOS, dont le discours eut pour thème « Les deux dichotomies de la langue basque », à savoir celle entre « nouveaux bascophones » et « bascophones de naissance » et celle entre les dialectes basques et le basque unifié «euskara batua ».
Ce même jour, l’ association Xiberoan Eüskaraz Bai (en Soule, en basque), dans le prolongement de l’action se sensibilisation qu’elle mène depuis plusieurs mois auprès de la population – et plus précisément des secteurs économiques et associatifs – avait organisé la journée de la langue basque, Eüskararen Egüna. Cette rencontre festive, à laquelle a pris part une vingtaine d’associations de Soule, a démontrè, par une très belle journée et un beau succés d’affluence, que la langue basque en Soule – l’eüskara – a non seulement droit de cité, mais doit se développer pour être réellement un vecteur social permanent et incontournable.
Les mascarades souletines : remise en cause de l’ordre social et symbolique de la renaissance
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La quasi-totalité des personnes qui assistent aujourd’hui à des mascarades souletines n’y voient qu’un spectacle burlesque, combiné à des reprèsentations de danses. Or dans leurs origines et leurs symboliques, les mascarades sont des carnavals, c’est à dire des expressions populaires ayant une double signification : celui d’une remise en cause de la société dans son ordonnancement, son fonctionnement et sa hierarchie, et celui d’une renaissance des êtres humains, animaux et éléments naturels, par le passage de la létargie hivernale vers le printemps annonciateur de retour à la vie.
En des temps anciens, les mascarades avaient lieu lors d’une période appelée zotal egünak – que l’on pourrait traduire par « les jours fous » ou « les jours de folie » – qui correspondait à la différence d’une douzaine de jours entre les calendriers lunaires et solaires. Dans le calendrier contemporain, zotal egünak avaient lieu entre le 26 décembre et le 6 janvier. Il était de coutume que les mascarades se déroulent alors et seulement alors. Nous sommes aujourd’hui bien loin de cette tradition avec des mascarades qui durent jusqu’en mai !…
Toutefois, pour qui sait décrypter le sens originel des mascarades, tous les éléments d’une remise en cause (temporaire) de l’ordre social et la symbolique de la renaissance sont présents. Les Kautere (chaudronniers) et Buhame (bohémiens ) se permettent de critiquer et tourner en dérision les tenants du pouvoir et la hiérarchie de l’ordre établie – symbolisés par Jauna et Anderea (le Seigneur et la Dame) mais aussi par Laboraria et Laborarisa (le couple de paysans). Dans leur jeu, tout en outrance, désordre et cohue, ainsi que dans le contenu très impertinent des peredikü (discours), kautere et buhame montrent qu’ils tiennent à profiter de la période de libre parole et d’action sans limites des zotal egünak. On peut donc dire que les mascarades souletines représentent l’affrontement entres deux mondes, celui de la société ordonnée, policée, hierarchisée et celui des marginaux, gens de peu, et autres laissés pour compte de l’évolution sociale.
La symbolique de la renaissance, par le passage de l’hiver au printemps, est à rechercher, elle, dans plusieurs scénes des mascarades, particulièrement dans la mort et la résurrection de Pitxu le kautere pitre ou encore dans le pet de l’ours – qui n’est toutefois pas présent dans toutes les mascarades –, à la sortie de sa période d’hibernation.
Selon certains chercheurs – ethnologues et autres – d’autres scénes des mascarades, et en particulier la castration du Zamaltzain (homme-cheval ou homme-jupon) relévent, elles, de la symbolique du passage de l’état d’être sauvage à celui d’être civilisé.
Une dernière carastéristique des mascarades – comme des autres formes de carnaval - est celle de représenter les valeurs et références d’une société agro-pastorale, aujourd’hui disparue ou tout du moins en profonde mutation.
: Une très interessante étude de la symbolique des mascarades souletines est de libre accés sur le lien suivant : http://ericdicharry.hautetfort.com/archive/2007/12/27/du-rite-au-rire-le-discours-des-mascarades-souletines-these11.html
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